Depuis
l’enfance, je vis les mêmes tourments
Laisse-moi
retenter ma chance, laisse-moi faire un deuxième tour m’man
Toujours les
yeux dans l’vague, j’ai la tête dans l’gaz
J’me trouve
même pas d’blaze, j’paume la moindre occase
Je connais
ces douleurs, déjà vu cette couleur
Les bras
tremblant subissant les pulsions de mon cœur, la peur
Celle qui me
désaccorde
Cette même
montée de tension qui me renvoi dans les cordes
J’traverse
les déserts comme les rimes traversent ma tête
Je suis le
prisonnier d’une histoire qui s’répète
J’valide mon
inscription dans un temps circulaire
J’subis de
plein fouet cette pulsion encrière
Aux yeux du
monde j’suis, le vaurien qui vendange
Celui qui
passe son temps perdu à se perdre avec les anges
C’est pas
leurs vies rêvées, mais ça vaut mieux que rien
Je me livre
sans retenu dans leurs yeux quand j’en croise un
Je ritualise
ma vie chaque jour pour mieux la contrôler, j’me conceptualise
J’rempli mon
vide avec du savoir pour ne pas m’ennuyer, j’me wikipédialise
Chaque jour
j’m’entraine à maîtriser ma réalo-réalité
A m’enfermer
dans des connaissances qui ne me serviront jamais
Le temps se répète, mais putin j’avance pas
J’suis las, j’arrive pas à écrire droit
Quand je lis ce que j’produis, j’suis hors de moi
J’cultive les paradoxes, les extrêmes, j’adore ça
Avant
j’discutais avec toi p’pa, maintenant j’ai Google au bout des doigts
C’est lui
qui m’explique tout c’que j’comprends pas
J’aime pas
arriver en fin de page, ça m’renvoi à la virginité
A cette
période de ma vie, j’arrive pas à digérer
Allo
Sigmund, il paraît que mon mal ne se soigne pas
Alors
j’accumule les dépendances pour me remplir l’estomac
Juste avant
celle qui fera de moi un Nobel de littérature
J’ai une
seule fan, ma sœur, et ça m’suffit
Je bouffe
les mots, les écorchent, les déchirent, les gaspillent
Je ne sais
jamais quoi faire du temps qui m’est imparti
En attendant
je cultive les regrets dans l’ombre du jardin de ma vie
Alors, dès
le premier du mois j’attends l’prochain
J’attends
que le temps passe, et que passe le train
Je ne
demande rien, j’me complet dans le lointain
Dans le
flou, le vague, dans le moyen, dans le rien
J’ai aucun
projet à quoi ça me servirai
J’ai aucune envie,
j’me demande c’que j’en ferai
Je n’ai
aucun projet
J’ai besoin
de partir, pour réapprendre à aimer
Alors j’fais
comme si, comme si je rayais un disque
Et je
détruis la moindre phrase
Mécanisme de
défense autistique
Je supporte
plus d’laisser ma trace
Je peux plus
me voir
Brise les
miroirs
Efface les
mémoires
Et, plonge
moi dans l’noir, j’suis l’enfant du placard
Eteins tous
les espoirs et affute l’aiguisoir
J’aurai
jamais d’auditoire, je marche sur le fil du rasoir